Rock : Deep Purple bête de Seine musicale

On les dit vieux, fatigués, à bout de souffle… Il est vrai que les Deep Purple, dont l’âge s’échelonne actuellement, avec l’arrivée temporaire du guitariste Simon McBride, de 43 à 76 ans, ne sont plus des perdreaux de l’année. Mais en même temps, quel courage, quelle volonté, pour tourner toujours autant, le groupe donnant mercredi 6 juillet, d’après nos calculs, le 26e concert à Paris ou proche banlieue, de son histoire ! Sans oublier de multiples concerts français estivaux cette année, notamment dans une ribambelle de festivals, passés ou à venir (Hellfest, Nîmes, Pérouges, Colmar, etc.)

Côté public, en tout cas, pas de soucis ! Il remplit allègrement la Seine musicale, à Boulogne, qui fonctionne ce soir en capacité pleine. Une foule majoritairement composée de quinquas et sexas, mais aussi quelques fans plus âgés, et d’autres beaucoup plus jeunes, même pas nés au tournant du millénaire. Un point commun cependant, une réaction unanime de plaisir lorsque les musiciens attaquent leur concert, vers 21h15, avec un de leurs hymnes, le puissant « Highway Star ».

Le son est fort et clair, et on voit bien de partout grâce à plusieurs écrans. Seul défaut, ceux de côté livrent une image dotée d’une colorimétrie qui vieillit les visages, à tel point qu’on dirait que Ian Gillan ou Roger Glover, les deux vétérans, ont 120 ans ! « Pictures Of Home » suit, lui aussi très apprécié, et Gillan ne peut que remercier le public à la fin pour un accueil aussi chaleureux.

L’incontournable « Smoke On The Water »

Le légendaire album « Machine Head » (1972) constitue toujours l’épine dorsale d’un concert de Deep Purple, la plus grande partie étant de nouveau interprétée ce soir : outre les deux morceaux cités plus haut, « Lazy » précédé d’une longue introduction aux claviers de Don Airey, « Space Truckin’ » en version raccourcie, le très joli blues « When A Blind Man Cries » (simplement face B de 45 tours à l’époque et désormais disponible sur la version CD), et bien sûr l’incontournable « Smoke On The Water » en fin de concert.

Là, le bassiste Roger Glover ordonne à l’intérimaire Simon McBride (il remplace temporairement Steve Morse, qui s’occupe de sa femme luttant contre un cancer) d’aller se positionner sur le devant de la scène, avant d’attaquer, sans fioritures, le riff le plus célèbre de l’histoire du hard rock. Profitons-en pour préciser que le Nord-Irlandais tient parfaitement son rang ce soir, dans un style nettement plus direct et moins flamboyant que celui de Morse, au jeu par ailleurs plus fluide.

Deep Purple ayant publié deux albums depuis le début de la pandémie, « Whoosh ! » en 2020 et « Turning To Crime », uniquement composé de reprises », en 2021, des extraits en sont aussi proposés. Intéressants, mais bien entendu pas aussi emblématiques que les classiques, « No Need To Shout », « Nothing At All » agrémentent le début du concert, tandis que « Caught In The Act » (en fait, un pot-pourri comprenant « Going Down », « Green Onions » ou « Dazed And Confused ») démarre le rappel, enchaîné par une courte version de l’instrumental, lui écrit par le groupe à ses tout débuts, « Wring That Neck ».

Rien de bien extraordinaire, mais du solide travail d’artisan, la prestation de musiciens rodés à l’exercice et qu’on ne prend jamais en défaut, Gillan prenant la poudre d’escampette pratiquement chaque fois qu’il ne chante pas, probablement pour s’hydrater ou se reposer (rappelons qu’il a 76 ans et soumet toujours sa voix à rude épreuve). Le concert s’achève sur l’inamovible « Black Night », à la fin chanté par le public. Ça fait bien 20 ans que les shows du groupe se concluent ainsi, mais au moins, tout le monde repart avec un refrain imparable collé dans la tête !

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